Valorisation des effluents d'élevage et cultures fourragères (W-A-B, 2013)

 :

Valorisation des effluents d'élevage et approche qualitative et économique des cultures fourragères

Objectif(s)

 Les objectifs spécifiques sont :

  1. d'évaluer l'apport des effluents d'élevage sur les prairies anciennes et récentes
  2. d'évaluer les différentes cultures fourragères d'un point de vue qualitatif et économique

les objectifs généraux sont la maîtrise de qualité de la nourriture (et traçabilité) et la durabilité de l'agriculture d'un point de vue économique, agronomique et environnemental dans une recherche d'autonomie au niveau global de l'exploitation:

  • économique: maîtrise des coûts de production ; l’indépendance vis-à-vis des fluctuations de prix des matières premières
  • agronomique : diversification de la rotation et culture de légumineuses
  • environnemental : réduction des transports de matières, couverture du sol (prairies permanentes/temporaires), piégeage du CO2, maintien ou augmentation de la biodiversité

1.  Valorisation des effluents d'élevage

Description et appréciation de ce qui a été essayé

Les prairies pâturées reçoivent  12 à 15 T/ha de compost, tous les 2 ou 3 ans. Méthode de compostage : l’andain est préparé en fin d’année de fumier de bovins en stabulation et de fumier de poulets fermiers selon le ratio 2:1 en volume. En janvier, l’andain est retourné et aéré à l’aide d’une machine de la marque Ménart. Le compost est épandu au début du printemps (mars) si la portance des sols le permet, ou après pâturage (juin).

Résultats et leur appréciation

Analyse du sol d'un point de vue du pH KCl, de la concentration en P, K, Mg, Ca, Na, C, humus, N organique (voir tableau 1).

Interprétation: un apport modéré de compost permet de maintenir toutes les teneurs à un très bon niveau. L'apport de compost est à privilégier sur les prairies récentes qui en ont davantage besoin.

What's next?

La recherche de l’autonomie protéique conduit à une utilisation accrue de légumineuses (luzerne, trèfle, pois...) qui sont autosuffisantes en fertilisation azotée + libèrent après récolte des quantités importantes de nitrates => il convient de les capter au maximum (souci agronomique et environnemental) . Des profils d’azote ont été effectués avant et après différentes cultures ; cependant, les résultats sont trop partiels. Les mesures seront répétées en seconde année dans le but d’en retirer certains enseignements. 


      2. Approche qualitative et économique des cultures fourragères

Description et appréciation de ce qui a été essayé  


2.1. LE POIS PROTEAGINEUX  

Superficie: 2 Ha 40. Précédent: maïs fourrager Semis: Variété : « Nette » (pois jaune type « Afila ») Date : 5/4/2013 Densité : 180 kg/Ha Fumure: 40 unités N sous forme ammonitrate au semis Herbicide: En prélevée : Stomp (1,5 l.ha-1) + Centium (150 ml.ha-1) En post-émergence : Bentazon (1,6 l.ha-1) + MCPB (1,25 l.ha-1) Fongicide: à la floraison : Rovral (1 l.ha-1) + TopsinM (1.5 l.ha-1) Insecticide: Pirimor en fin de floraison (0.4 kg/Ha) Date de récolte: 5/08/2013

Rendements 2013 : 6175 kg/Ha. Sous-produit : 4200 kg/Ha de fanes

Moyenne depuis 2009: 5700 kg/Ha (de 4500 à 7000 selon les années) à 23 % protéines, soit environ 1300 kg/Ha de protéines. 

Atouts Intérêt comme source de protéines alternative au soja :  aliments pour volailles, bovins et porcs + pas de traitement particulier (simple broyage ou aplatissage).- Récolte pendant l’été. - pas de matériel spécifique, sinon une lame verticale sur la barre de coupe pour la récolte (comme pour le colza). - Sous-produit intéressant : fanes de pois. - Très bon précédent pour le blé ou autre (laisse l’équivalent de 30 à 40 unités d’N dans le sol). - Diversification de la rotation.

Inconvénient - Culture à risque et rendements irréguliers  - Teneur en protéines limitée.

Approche économique Le prix de revient du pois a été comparé avec celui du blé d’hiver sur base des récoltes en 2013 (tableau 2 ). Les charges affectées à ces 2 cultures sont pratiquement identiques (1443 €/Ha pour le pois, 1450€/Ha pour le blé d'hiver). La différence de prix de revient (au kg de produit) vient essentiellement des rendements (rendements en grains: 6,25 T/Ha pour le pois et 10,1 T/Ha pour le blé d'hiver).


2.2. L’ASSOCIATION LUZERNE - DACTYLE

Superficie: 1 Ha 90 Précèdent: blé d’hiver Semis: Variétés : luzerne « Orca » et dactyle « Ambassador » Date : 6/9/2012 Densités : 15 kg/Ha pour la luzerne et 12 kg/Ha pour le dactyle Fumure: Avant semis : 8 T/Ha écumes de sucrerie Le 16/4/13 : 500 kg/Ha composé 0-8-28+3MgO Herbicide: Pas de désherbage Recolte: 4 coupes ont été effectuées : 1ère coupe le 2/6/2013 fanée et pressée en gros ballots, 2 ème coupe le 5/7 fanée et pressée en petits ballots, 3 ème coupe le 19/8 préfanée et enrubannée, 4 ème coupe le 7/10 préfanée et enrubannée.

Atouts - Fourrage riche en protéines. - Très bonne appétence. - Récolte possible en foin ou en préfané. - Bonne repousse estivale. - Le dactyle améliore la teneur en énergie du mélange.

Inconvénients - Fanage délicat. - Risques de trous dans l’enrubannage par les tiges. - 4 ème coupe pas toujours possible.


2.3. LE SEIGLE FOURRAGER

Superficie: 4 Ha 20 Précédent: blé d’hiver Semis: Date : 12/9/2012 Densité : 120 kg/Ha FUMURE Le 16/4/13 : 500 kg/Ha composé 0-8-28+3MgO Herbicide: Pas de désherbage Récolte: le 1er juin

Rendement obtenu en 2013: 8092 Kg MS/Ha.

Atouts - Culture d’avant-saison permettant ensuite la mise en place d’une culture principale (haricots, maïs, …). - Récolte possible en foin ou en préfané. - Importante production de masse en une seule coupe.

Inconvénients - Valeur alimentaire moyenne, convenant pour des vaches taries. 

Résultats et leur appréciation

Analyse qualitative: des analyses de fourrages récoltés on été menés par rapport à la composition nutritive (tableau 3).

Analyse économique: Le Tableau 4 est en deux parties partie, les 4 première lignes résument les charges, le rendement et prix de revient. Ensuite,  le tableau constitue un essai de comparaison économique de ces cultures sur base de leur valeur nutritive. Deux paramètres de la valeur nutritive ont été retenus: la teneur en VEM et la teneur en MAT (matières azotées totales). Le calcul a été effectué sur base d’un prix de revient du maïs de 0.092 €/Kg MS, et d’une teneur de 915 VEM/kg MS (Tableau 3, analyse n° 5), nous avons calculé une valeur de 0.1 €/KVEM. Le tourteau de soja a servi de référence pour le calcul du prix de la protéine : sur base d’un prix moyen de 500 €/T pour du soja sans OGM à 88 % MS et 48 % de protéines, nous calculons 1,18 €/Kg protéine. Il ne s’agit pas de valeurs absolues, mais de valeurs relatives au maïs en tant que producteur d’énergie (VEM). 

Interprétation: par sa production de protéines, la culture de luzerne présente une valeur économique supérieure au maïs, tout en ayant une productivité (en matière sèche) nettement moindre.

La production de la prairie pâturée a été volontairement estimée à un niveau modeste. On obtient une valeur économique proche de celle du maïs, grâce à sa bonne valeur nutritive, ainsi qu’à son faible prix de revient.

Le seigle fourrager a le prix de revient le plus bas, mais est pénalisé par sa faible valeur nutritive. 

What's next?

Améliorer le calcul des rendements

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