PV Auberge espagnole 21/04/16

Type de ressource : Un document
En détail :

Ordre du jour 21/04/16 :


1. Mélanges prairies
2. Présentation du Wiki

1. Mélanges prairies


Introduction


Autrefois en France, les distributeurs de semences proposaient des produits monospécifiques et il était tout à fait courant pour un agriculteur de composer soi-même ses mélanges. Ensuite, avec notamment la pression de la Commision Européenne, les produits ont évolué vers des sacs composés de plusieurs emballages spécifiques.
De nos jours, les mélanges de semences pour les prairies qui sont proposés par le commerce ne garantissent plus une alimentation complète pour les éleveurs. De plus, ces mélanges présentent de fortes différences selon les années. Ceci pourrait probablement être expliqué par l’âge des semences (fonds de sac), leur sensibilité aux maladies, …. Certains témoignages nous font même dire que les proportions en pourcentage ne sont pas toujours respectées.

Composer ses mélange prairies soi-même


Afin de proposer une alternative à ces mélanges commerciaux, nous avons essayé d’établir une méthode pour parvenir à composer son propre mélange. Celle-ci peut se résumer en 5 points :
1. Etablissement d’un tableau des mélanges commerciaux existants. Cela servira de source d’inspiration. Ces tableaux permettent également de se rendre compte du comportement phyto-sociologique afin que les doses de semis soient adaptées à l’agressivité de certaines espèces.
2. Recherche des valeurs nutritives propres à chaque espèce. L’optique ici est d’assurer une digestibilité optimale ainsi qu’un équilibre alimentaire pour l’élevage. Pour ce point, c’est le livre de Bruno Giboudeau intitulé “Les vaches nous parlent d’almientation” qui nous a inspiré. Ce dernier nous rappelle que la santé dépend principalement de trois facteurs : la génétique, le logement, et celui qui nous intéresse particulièrement ici : l’alimentation.
3. Recherche des caractéristiques botaniques de chaque espèce. Ce point essentiel permet d’assurer une production adaptée à sa parcelle, et non à sa région comme le font souvent les mélanges commerciaux. Ces caractéristiques permettent non seulement d’étaler sa production tout au long de la saison, mais également de résister aux diverses fluctuations météorologiques.
4. Etablissement des caractéristiques du sol pour les parcelles à resemer. Cette étape consiste à adapter les caractéristiques botaniques pour chaque parcelle. Au sein d’une même ferme, les parcelles peuvent présenter certaines différences. Il est intéressant ici de compléter un profil de sol par un inventaire de la flore spontanée afin de déterminer à quel groupement écologique elle appartient.
5. Recueil de témoignages pour évaluer le potentiel de plusieurs variétés. Outre les arguments commerciaux, il est important de pouvoir échanger les retours sur la qualité et les caractéristiques de variétés utilisées. Ce point pourrait aboutir à un carnet d’adresse commun de fournisseurs de semences.

Carnet d’adresse commun


Bien que les semences fourragères semblent plus faciles à trouver sur le marché que les semences de couvert en grandes cultures, nous avons décidé de créer un carnet d’adresse commun de fournisseurs de semences (ICI). Cette mise en commun d’adresses peut aboutir à une mutualisation des frais de transport en cas de commande groupée chez le même fournisseur.

Sainfoin dans les mélanges


Souvent utilisé comme fourrages d’excellence pour les chevaux de trait dans les régions plus au Sud, le sainfoin est une légumineuse très digestible à haute valeur nutritive. Ce sont les efforts de sélection sur la luzerne qui ont capté l’attention des agronomes au détriments de celui-ci. Il s’implante sur des sols superficiels plutôt calcaires et drainant mais tolère les sols limoneux. Son faible potentiel à capter l’azote de l’air en fait une des rares légumineuses que l'on doit fertiliser. C’est une plante très peu compétitive et c’est pourquoi seules une fétuque ou une fléole sont envisageables à associer avec le sainfoin. Bien qu’il existe une variété à simple et une autre à double coupe, Alain nous met en garde sur ses regains plus lents. Enfin, la sainfoin est semé à une densité de 80 à 120 kg/ha (120 avec les cosses).

Fenaison


  • En raison de la difficulté de trouver ces informations dans la littérature ou sur internet, Alain s’est servi de son expérience pour dresser un classement de l’aptitude des espèces fourragères à la fenaison. Il a pris pour référence les espèces tétraploïdes de ray-grass et de trèfle violet en raison de leur forte densité en sucre et en eau, et leur a attribué un “indice de fenaison” de 1 (=très faible). Il a ensuite attribué un indice trois fois supérieur à leurs homologues diploïdes. Ensuite, viennent le trèfle blanc et la luzerne qui présentent un indice de 6. Dernièrement, les dactyles, fléoles, bromes et fétuques élevées prennent la tête du classement avec un indice de 8.
  • Les légumineuses sont forts sujettes à la perte des feuilles durant le fanage en raison de leur petite taille. Il est possible de limiter ce problème en fauchant et retournant dans la rosée du matin lorsque celles-ci sont encore tendres. En ce qui concerne les trèfles blancs, Alain nous recommande la variété “Ladino” dont la sélection a eu lieu dans la vallée de Pau en Italie. Cette variété, au port plus élevé possède une bonne aptitude à la fenaison.

Place des dicotylédones dans les mélanges


  • Souvent mises de côté, les plantes dicotylédones possèdent souvent des propriétés nutritives (ex : pissenlit) et anti-parasitaires (achillée) très intéressantes pour les éleveurs. Leur implantation plus lente remet leur utilité en cause pour les praires temporaires de moins de 3 ans. Dans des praires installées pour une plus longue durée, certaines techniques très simples comme le sursemis (après hersage et avant roulage) ou le repiquage de mottes à la main semblent bien fonctionner (à condition de laisser le temps au temps pour la seconde méthode). En ce qui concerne les associations de cultures, elles sont tout à fait imaginables avec des céréales peu agressives. Attention à ne pas abuser des doses lors du semis puisque ces espèces ne nécessitent généralement pas plus de 1 kg/ha (même 0,6 pour la chicorée). De plus, certaines espèces comme l’achillée ont la réputation de donner un goût particulier au lait, ce qui ne fit pas forcément partie de la volonté de l’éleveur.

Destruction des prairies en non-labour


Nous avons discuté de deux méthodes de destruction des prairies en non-labour, vers la fin de la saison, qui diffèrent selon la période d’épandage.
Une première méthode consisterait à épandre le fumier entre le premier et le deuxième scalpage (en croisé !) en automne. A l’opposé des cérales dont les racines sont riches en carbone, les racines de légumineuses sont riches en azote. En sachant cela, il est possible d’installer un mélange de prairie temporaire composé de 80% de légumineuses dans le but de stocker l’azote dans le sol durant tout l’hiver. Les céréales vont alors connaître une période de croissance importante avant la période de gel. L’inconvénient de cette méthode réside dans le fait que la minéralisation est ralentie au printemps puisque aucun passage n’est possible pour aérer et réchauffer le sol. C’est pourquoi il est important de semer très tôt afin que le système racinaire se développe au maximum avant l’hiver. Au printemps, malgré le démarrage plus tardif de la minéralisation, les racines auront bien exploré le sol et pourront donc prélever plus de nutriments assimilables.
  • La seconde méthode voudrait répondre au printemps à la faim d’azote que connaissent les céréales en hiver par un épandage de fumier bien mûr. Ici, il serait préférable de semer le plus tard possible afin de pouvoir faire assez de faux-semis et nettoyer ses terres des adventices. L’épandage permettrait à l’activité biologique de redémarrer et les céréales, plus petites à cette période de l’année, connaitront leur phase de croissance importante durant le printemps.


2. Présentation du Wiki


Présentation par auteur & par thème

Le Wiki présente l’avantage de pouvoir mettre en ligne les essais par thème et par auteur. Il est donc possible d’avoir une vue d’ensemble des essais réalisés soit par thème, soit par auteur. Il est également possible de rediriger le site internet propre à une exploitation vers le Wiki des fermes novatrices. Ainsi, une exploitation peut tout à fait mettre en avant ses activités depuis son propre site web.

Licence Craetive Commons


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