Alimentation des taurillons et du jeune bétail à base d'herbe (W-A-B, 2013)

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Croissance des taurillons en pâturage et ration hivernales pour jeune bétail a base de fourrage riches en protéines

Objectifs

Les objectifs spécifiques sont

  1. de vérifier la possibilité de profiter de la pousse d’herbe printanière pour assurer la croissance de taurillons.
  2. évaluer une ration hivernale pour jeune bétail à base de fourrages riches en protéines

Contexte: au printemps, la majeure partie du troupeau limousin profite de la prairie, et la consommation des jeunes taureaux ne permet pas à elle seule de tenir un silo ouvert. D'autre part, l’utilisation de fourrages secs (pulpes sèches ou préfané enrubanné) augmente le coût de la ration. 

Les objectif généraux sont la maîtrise de qualité de la nourriture (et traçabilité) et la durabilité de l'agriculture d'un point de vue économique, agronomique et environnemental dans une recherche d'autonomie au niveau global de l'exploitation.

1. ESSAI SUR LA CROISSANCE DES TAURILLONS AU PATURAGE

Description et appréciation de ce qui a été essayé

8 taurillons limousins, mis en prairie le 30 avril. Age moyen lors de la mise en prairie : 13 mois. Poids moyen à la mise en prairie : 474,5 kg. Pâturage tournant sur 4 parcelles d’1 à 1,5 ha. Un groupe de vaches gestantes suivent les taurillons et imposent le changement de parcelle. L’aliment :Prairie permanente âgée, de flore diversifiée : Composition (estimée): 40 % trèfle blanc 30 % RGA 20 % pâturin commun 10 % pissenlit, agrostis, etc. Valeur nutritive (estimée) : 900 à 1000 VEM, 16 à 20 % MAT Fumure : 15 T compost tous les 2 ou 3 ans. 2 fois 40 Unités N (mars-mai). Un déprimage est effectué en avant-saison (pâturage rapide avant le démarrage de la végétation) si la portance du sol le permet. Les refus sont fauchés une fois par an.

Résultats

 Du 2 mai au 14 juin, le GMQ était de 1,39 kg/j (croissance moyenne en graphique 2). La tendance s’est ensuite légèrement infléchie, de sorte que sur une période de 2 mois (du 2 mai au 6 juillet), le GMQ moyen était de 1,320 Kg/j.

Conclusion: une herbe de qualité peut assurer une excellente croissance des taurillons. Elle minimise le coût de la ration (voir Tableau 13 dans la section suivante). Sa richesse est variable et cela impacte directement le GMQ. Il faut veiller à fournir aux taurillons l’herbe la meilleure, de façon à leur garantir des teneurs d’au moins 900 VEM et 18 % de protéines totales.


2. RATIONS HIVERNALES POUR JEUNE BETAIL A BASE DE FOURRAGE RICHES EN PROTEINES

Description et appréciation de ce qui a été essayé

Les performances de 3 rations hivernales ont été mesurées par pesée durant l’hiver 2013-2014. D’octobre à fin décembre 2013, un silo mixte ensilage de maïs + préfané luzerne-dactyle a servi d’alimentation de base à des taurillons âgés de 13 à 18 mois. Une consommation moyenne sur la période a été évaluée (Tableau 10). L’équilibre de la ration exigeait peu de tourteaux.

En début d’année 2014, une ration dite « classique » a été distribuée aux taurillons. Elle est constituée d’un ensilage mixte maïs + pulpes surpressées de betteraves, complémenté par des tourteaux de colza et lin.

Durant la même période, un lot de jeunes génisses d’élevage, sevrées à l’automne, a reçu une ration composée de maïs-pulpes et foin de luzerne-dactyle. (tableau 12)

Résultats

Tableau 13 : Comparaison des performances obtenues avec les différentes rations.

Le pâturage printanier permet une bonne croissance à un prix particulièrement intéressant (0,95 €/jour et par animal, soit 0,72 € Kg de croît). C’est la ration la moins chère. Une ration contenant un fourrage riche en protéines (préfané de luzerne-dactyle) permet une bonne croissance des taurillons pour un coût moindre qu’une ration classique ; celle-ci voit son coût grevé par celui des tourteaux achetés. Il faut noter ici que les fourrages utilisés dans cet essai n’étaient pas de la meilleure qualité, aussi bien en maïs (915 VEM) qu’en préfané luzerne-dactyle (805 VEM et 62 gr DVE). Pour la récolte 2013 du maïs, la date de semis particulièrement tardive (7/6) ainsi que la date de récolte (25/10) pourraient en être une explication. Pour la luzerne, le fait que la 4ème coupe de 2012 n’ait pas été récoltée pourrait jouer en défaveur de la qualité de la 1ère coupe de 2013. Comme on peut le voir au Tableau 3, ces cultures sont susceptibles de donner des fourrages de meilleure qualité. C’était le cas pour les veaux-génisses : bénéficiant d’un bon foin de luzerne-dactyle (852 VEM et 70 gr DVE), elles ont connu une croissance correcte sans complément protéinique. En autonomie complète, le coût de leur ration était particulièrement bas.

Conclusion: les fourrages riches en protéines type « luzerne-dactyle » peuvent aider un élevage de bovins-viande à tendre vers l’autonomie alimentaire. Aussi bien la croissance des animaux que le coût de leur ration s’en sont trouvés améliorés. 

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